Ainsi appelons nous les enfants entre un an et deux ans… car tel l’aventurier qui part à la découverte d’un pays lointain ou peu connu, l’enfant, à cet âge, explore avec avidité son corps et les nouvelles capacités qui s’offrent à lui et qui lui  permettent d’explorer l’environnement jusqu’à maintenant peu accessible.     
                                                       
À douze mois, il sait se déplacer grâce à la marche de l’ours. C’est la marche à 4 pattes de façon assurée, sur les mains et les pieds. C’est aussi le début des premiers pas : il marche, soutenu par les mains de l’adulte ou pousse un porteur avec le bassin en arrière. Il marche seul en prenant appui aux meubles : il cabote. Debout, il se baisse pour ramasser un jouet.   
À quinze mois, il marche seul. Il monte l’escalier à 4 pattes. Il se met debout seul sans appui mais son équilibre est insuffisant et tombe massivement. Il s’agenouille sans aide : passe de debout à assis.

À dix-huit mois, il monte et descend les escaliers en tenant la rampe. Il commence à courir. Il s’accroupit pour ramasser quelque chose. Il commence à sauter sur ses 2 pieds. Il court (jambes et bras écartés). Il peut tirer un jouet

derrière lui en marchant. Il peut marcher à reculons.
À deux ans, il monte et descend l’escalier seul sans alterner les pieds (pose les 2 pieds sur chaque marche). Il court vite car l’équilibre est meilleur, tourne en cercle, sautille, grimpe, danse. Il tape dans un ballon avec précision et équilibre.
Durant cette année riche en exploits moteurs, l’enfant va se servir de son environnement pour développer sa motricité mais aussi pour appréhender les notions de vide, de vitesse, de poids. Ainsi, il va monter sur les meubles pour s’y asseoir ou se mettre debout ou sauter, il va courir, ramper sous les chaises, déplacer des objets lourds en les poussant.
Tous ces mouvements, ces positions variées, ces acrobaties répondent à un élan vital, un profond besoin de mouvement nécessaire au développement psychomoteur de l’enfant. Il lui faut tester son corps afin de le comprendre et de
le maîtriser.
 
L’adulte, parent ou professionnel de la petite enfance, doit prendre en considération cette force vitale qui anime l’enfant à cet âge-là afin de l’accompagner et de le soutenir dans ses essais et ses explorations motrices.
Proposer des parcours moteurs en intérieur, le laisser monter et descendre du canapé, aller au parc faire du toboggan (peu importe le sens), mettre à sa disposition des objets roulants (porteurs, chariots, draisiennes, trottinette), partir grimper sur les rochers des calanques ou sur les troncs d’arbre de la forêt, danser avec lui sur du hip hop ou de la salsa, le laisser sauter sur des gros coussins…les possibilités sont infinies et toutes bénéfiques à la découverte de sa motricité. 
 
Mais l’accompagnement passe également par une attitude soutenante e bienveillante de l’adulte. Accueillir ce besoin de mouvement de l’enfant, c’est aussi l’encourager dans ses tentatives: remplacer les «Tu vas tomber» par «Tu peux y arriver». Lui apprendre à descendre du meuble sur lequel il vient de monter lui donnera de nouvelles capacités et renforcera sa confiance en luiEt puis, pas d’inquiétude, une fois qu’il saura monter et descendre de tous les meubles de la maison, il passera à autre chose.   
 
 
Christelle Bernier, Accompagnante pédagogique des micro-crèches Nursea